Critique phénoménologique d’une approche neuronale de la conscience
DOI:
https://doi.org/10.1590/0101-3173.2018.v41esp.06.p75Palabras clave:
Conscience, Cerveau, Neuroscience cognitive, Immanence, TranscendanceResumen
La conscience est toujours conscience de quelque chose, généralement une chose autre qu’elle-même – mais quelle sorte de chose est donc la conscience, considérée en et pour elle-même? Naguère redoutable paradoxe qu’une science sérieuse abandonnait volontiers aux philosophes, la conscience a-t-elle été ramenée finalement à la condition d’un objet de science parmi les autres? Le développement d’une nouvelle «neuroscience de la conscience» depuis une vingtaine d’années est souvent présenté comme une avancée naturelle pour une science forte de son succès dans l’explication des fonctions cognitives sur la base des mécanismes neuronaux du cerveau humain. Conçue, elle aussi, originairement, comme «science de la conscience», mais sur la base de l’immanence du sujet conscient à sa propre expérience vécue, la phénoménologie doit-elle réfréner son sens du paradoxe devant le projet de cette neuroscience de la conscience, pour ne pas être accusée d’irrationalisme? Faisant retour sur le dialogue Changeux-Ricœur, je relève les objections du phénoménologue à l’objectivation de notre expérience de la conscience sur la base de mécanismes corrélatifs dans le cerveau et j’examine sur l’exemple représentatif de la théorie neuronale de Changeux, Dehaene et al. dans quelle mesure cette critique phénoménologique garde une pertinence.
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